Il était temps. Même si la France occupe encore la place numéro 1 avec 80 millions de visiteurs étrangers en 2011, Chantecler a du plomb dans l’aile. A part Paris-Ile de France, les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Rhône-Alpes, le reste du pays n’est guère – ou pas assez - fréquenté.

La France tente donc de redresser – mais avec retard - la barre avec sa stratégie « Digital ». A savoir tout de même qu’il y a déjà fort longtemps que l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne ont su mettre avantageusement, en avant sur la toile, les caractéristiques et la promotion de leurs régions.

Le montant de cet investissement n’a pas été divulgué lors de ce salon mais, selon les spécialistes du tourisme, il est d’importance. Un succès ? C’est à espérer, d’autant plus que la coûteuse campagne publicitaire « Sofrance » de l’an dernier tentant d’expliquer les travers des Français toujours râleurs, jamais contents et nombrilistes à souhait, avec les deux personnages Cathy et Reto, n’avait guère convaincu les annonceurs potentiels ni les amateurs de futures vacances dans l’Hexagone.

Chère France

En raison de la faiblesse de l’euro, les Suisses passent volontiers leurs vacances à l’étranger. Les statistiques des dix derniers mois indiquent une augmentation de 11% de la clientèle helvétique dans l’hôtellerie classique française. « Atout France » à Zurich se frotte les mains. C’est bien moins toutefois des performances de l’Allemagne, destination favorite, de l’Espagne ensuite, puis de l’Autriche et de l’Italie.

Chat échaudé craint l’eau froide. Le taux de fidélisation de ce pays se situe dans la moyenne inférieure. A première vue, passer quelques jours de vacances en France pour découvrir ses trésors historiques semble très séduisant. Une fois sur place : bonjour les dégâts !

Selon une récente enquête de Bruxelles, le carnet de réclamations des Européens relève en France : les grèves fréquentes, le coût élevé du carburant et des péages autoroutiers, la cherté des musées, le principe de la « Citycard » souvent inexistant dans les villes, des établissements thermaux vétustes et des centres thalasso ne tenant pas leurs promesses, le buffet petit-déjeuner par trop basique dans les hôtels et cette désagréable manie des Français quand ils sont devant un visiteur de Berne, de Liège ou de Montréal d’ânonner : « Nos amis suisses, nos amis belges, nos amis québécois ! »

Enfin, posez la question « C’était bien ? » à un ami qui vient de passer un week-end à Cannes, une évasion week-end avec un billet d’avion avantageux sur Nice ! Il vous répondra à coup sûr : « Oui, mais… ». Un autre dira : « Bof ! Merci, j’ai déjà donné. »

Olivier Philippe for « Frequent Flyer » – April 2012