La plupart des feux de signalisation de Freudenstadt sont surmontés d’un boîtier que les touristes prennent souvent pour un radar ou une caméra vidéo. Il s’agit simplement d’une sonde analysant en permanence la qualité de l’air régénéré par la forêt à deux pas que quelque 300 000 visiteurs apprécient chaque année. On y vient pour soulager ses bronches asthmatiques ou désintoxiquer ses poumons enfumés.
Les vertus de cette station climatique sont connues depuis fort longtemps. Freundenstadt fut fondée en 1599 par le Duc Friedrich von Württemberg qui, né à Montbéliard, voulait en faire la capitale au centre de son royaume. La direction des travaux fut confiée à l’architecte Heinrich Schickhardt. Celui-ci créa ici une œuvre originale : Freundenstadt a la forme d’un damier avec, en son centre, la plus grande place du Marché d’Allemagne, soit 219 m sur 216 m.
Cet espace de près de 5 ha aux nombreuses fontaines dont la plus impressionnante comporte 54 pipes avec des jets variant en hauteur est bordé d’arcades où se calfeutrent des restaurants et des boutiques. L’un des coins de la place accueille la Stadtkirche dont les deux tours massives et l’architecture en L inhabituelle étonnent le visiteur. Lorsque l’abbé Veringer tint en 1608 son premier sermon dans l’église, il expliqua le nom de la ville en ces termes : « Non seulement le duc prenait plaisir (en allemand : Freude) à être ici mais de nombreux chrétiens protestants y avaient également trouvé refuge. C’est pourquoi la ville fut baptisée « ville des joies » (Freundenstadt). »
La rose de cette église vous interpellera certainement avec son rouge, son blanc… et l’absence de bleu. Un simple duo de couleurs pour oublier le trio habituel rappelant la France.
La page est tournée
Dans les dernières semaines de la guerre, les Français demandèrent aux Américains de bombarder Freundenstadt. Puis les soldats issus des colonies (on les surnommait les « Marocains ») envahirent les ruines et se laissèrent aller aux pires excès avec, notamment, plus de six cents viols déclarés, en contrepartie des horreurs nazies. Combien n’ont pas porté plainte à cause de la honte ? Freundenstadt n’aime guère parler de son passé.
Cette cité semblait rayée de la carte. La volonté des survivants de reconstruire leur ville à l’ancienne et à n’importe quel prix domina cependant. Les historiens parlent du « Miracle de Freudenstadt » en raison du temps record de 1949 à 1954 qu’il a fallu.
Sur la Place du Marché s’élève une colonne dont le sommet est orné d’une statue surnommée « la Vénus des hypothèques ». Avec une main, l’élégante effigie repousse les mauvais souvenirs du passé et de l’autre, elle montre un avenir rayonnant.
Claude-Yves Reymond - Wellness & Santé magazine www.wellness-et-sante.ch
INFOS
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Freundenstadt im Schwarzwald, www.freudenstadt-tourismus.de
Se loger
Palmenwald ****S Hotel Schwarzwaldhof, Lauterbadstrasse 56, D – Freudenstadt, tél : + 49 (0)7441 8887-0, www.palmenwald.de.
La chaîne hôtelière Sharlopov d’origine bulgare a acquis ce bâtiment historique datant de 1895. Deux ans de restauration complète furent nécessaires pour lui redonner son lustre d’autrefois. Le spa propose une gamme de soins aux essences de roses.




